Les façades des grands magasins (Les nouvelles galeries notamment) témoignent encore d’une époque où le commerce était florissant en centre-ville de Saint-Quentin. Et plus particulièrement rue de la Sellerie. Aujourd’hui, l’une des artères les plus commerçantes de la ville est en souffrance. Elle l’était déjà avant l’épidémie de Covid-19, elle l’est de plus en plus depuis.
Columbus café, au coin de la place de l’Hôtel-de-Ville et de la rue de la Sellerie, n’a pas survécu à la pandémie et n’a pas rouvert ses portes après les avoir fermés mi-mars. Ouvert depuis 2016, le coffee-shop est définitivement fermé.
Un peu plus loin, au 28, rue de la Sellerie, le magasin de vêtements de sport Stocks américains n’a lui aussi pas repris son activité. Le 18 juillet prochain, son voisin, l’enseigne de vêtements pour enfants, Du pareil au même, tirera définitivement le volet. Le magasin, qui comptait quatre salariés, existe depuis une dizaine d’années.
Officiellement, le bail arrive à expiration et le local vétuste nécessite des travaux d’aménagements. Officieusement, les deux mois de confinement n’ont fait qu’accélérer l’inéluctable : une fermeture qui serait probablement survenue au plus tard l’an prochain.
« Il y a moins de monde qu’avant le confinement »
Coupable désigné, le montant exorbitant des loyers, exacerbé pour les commerçants par la privation d’activités durant le confinement. « Il y avait pas mal de commerces brinquebalants avant la crise et que le manque de chiffre d’affaires lié au Covid a fragilisé un peu plus, explique une commerçante. Il faut dire que les loyers dans cette rue sont trop élevés. On a l’impression que l’on veut que tous les commerces ferment ! »
D’autant que la reprise amorcée juste après le confinement commence à se tarir. « On n’a pas retrouvé notre clientèle d’avant Covid, affirme une autre commerçante. Je le vois, il y a moins de monde qu’avant, le mercredi et le samedi, c’était blindé. Et les vacances arrivent… »
Le retour du stationnement payant n’aide pas non plus pour cette autre commerçante : « Sur les trois premières semaines de déconfinement, le stationnement était gratuit. Pourquoi ne pas le remettre gratuit ? »
«Nous espérons pouvoir repartir sur un cycle normal en septembre»
Mélanie Massot est maire-adjointe chargée du commerce et également commerçante.
La rue de la Sellerie se désertifie depuis le mois de mars, comment l’expliquer ?
« Ces fermetures sont plutôt d’origine nationale, elles impactent les franchises qui subissent localement des conséquences nationales. Elles sont assujetties à un groupe qui ne se porte pas forcément très bien. Et il y a aussi la question des loyers. Pour le Colombus par exemple, il me semble qu’il s’élevait à 4 000 euros. Beaucoup de commerçants n’ont pas de leviers pour demander une baisse des loyers aux propriétaires. »
Comment les commerçants vivent-ils l’après Covid-19 ?
« Il faut d’abord noter qu’il n’y a pas de commerces indépendants qui ferment à ma connaissance. Ce qui signifie que le commerce vraiment local ne se porte pas si mal que cela. Et puis il a fallu redémarrer l’activité rapidement dès que cela était possible. »
Sentez-vous un retour à la normale ?
« Nous avons, comme tout commerçant, des stocks à payer, donc nous avons fait des promotions dès la réouverture du magasin. Puis il y aura les soldes à partir du 15 juillet pour pouvoir déstocker encore un peu plus. Avant, nous l’espérons, pouvoir repartir sur un cycle normal en septembre. »
July 04, 2020 at 12:08AM
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À Saint-Quentin, les commerces de la rue de la Sellerie sont touchés de plein fouet par la crise sanitaire - L'Aisne Nouvelle
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