Difficile de vous montrer l'ampleur de la catastrophe industrielle qu'est Inspecteur Gadget Mad Time Party sans vous diriger vers notre test vidéo du jeu. Il faut en effet voir comment se comporte le jeu pour comprendre à quel point ce titre est la résultante de ce que Microids ne doit plus faire aujourd'hui. Studio de développement sans expérience véritable, budget sans doute riquiqui, choix du jeu douteux et mise en oeuvre bancale, Inspecteur Gadget n'a rien pour lui. C'est d'autant plus regrettable que Microids a pourtant fait des efforts considérables ces dernières années pour se débarrasser de son étiquette de mauvais éditeur de jeux vidéo. Mais il suffit d'un projet aussi raté que celui de Inspecteur Gadget pour anéantir toutes ces années d'effort. Il n'y a rien à retenir de ce jeu à l'état si déplorable. Et la première chose qu'on se dit quand on voit ça, mais comment est-ce possible d'obtenir un résultat aussi mauvais, alors qu'on dispose d'outils fantastiques aujourd'hui pour développer des jeux facilement ? Enfin du moins, beaucoup plus facilement qu'il y a 20/30 ans. Pourtant, des logiciels tels que Unity ou Unreal Engine ont facilité la tâche à de nombreux développeurs, et même des amateurs qui bidouillent l'Unreal Engine 4 chez eux, dans leur chambre, sont déjà parvenus à un résultat mille fois supérieur à celui d'Inspecteur Gadget. C'est assez incompréhensible.
Les graphismes pour commencer donnent l'impression d'être sortis tout droit de l'ère PS2, aux prémices de la 3D presque. C'est tellement hallucinant que c'en est drôle en fait. Que ce soit la modélisation des personnages, de l'inspecteur gadget, de Sophie, du chef Gontier et même de Finot, il n'y a rien qui va. Il suffit de jeter un oeil aux vêtements des personnages pour constater qu'il n'y a même pas relief. Il s'agit juste d'aplats de textures, comme aux prémices de la 3D. Les environnements, c'est idem. Il suffit de regarder les arbres, les immeubles, les maisons, les voitures, tout est laid, tout est dupliqué, copié/collé sans aucune cohérence artistique, et le tout dans un environnement faussement ouvert d'à peine 100m2, on exagère un peu, mais vous avez compris l'idée. Pire encore, le jeu a le culot de proposer clipping, aliasing et même tearing, le combo gagnant. Et on ne vous parle même pas des animations d'un autre temps, de l'absence de collision, de la lourdeur du personnage de l'inspecteur gadget qui est d'une rigidité cadavérique. Le tout est en plus upscalé en 1080p, car cette version PS5 n'est ni plus ni moins que la version Switch qui a été mis agrandie sur la machine de Sony, comme sur le reste des autres consoles.
Quant au reste, le résultat est tout aussi nul. Déjà, parce qu'il s'agit d'un party-game et ça, c'est une erreur d'appréciation. Qui a envie de jouer à un party-game avec l'inspecteur Gadget ? Personne, très clairement. Il y avait tellement d'autre chose à proposer, comme un plateformer par exemple qui aurait utilisé l'ensemble des capacités du personnage. Non, là on doit se farcir un mode Histoire qui se finit en 1h30 montre en mains, où il faut trouver des pauvres points d'intérêt dans Metroville afin de lancer les mini-jeux. Dans le mode histoire, on ne peut pas y jouer avec ses amis, mais uniquement face à l'ordinateur. C'est dans le mode Défi (qui permet de jouer jusqu'à 4) qu'il est possible de jouer avec ses amis, mais très sincèrement, au bout de 30 min de jeu, vous n'aurez qu'une envie : éteindre la console. Comment espérer trouver une once d'intérêt avec des épreuves aussi nulles que déambuler dans ce Metroville dénué d'âme et d'intérêt ? Donner des coups de marteau sur son adversaire et éviter de se faire renverser par une voiture, couper les bons fils d'un détonateur au petit bonheur la chance pour éviter que la bombe n'explose, retrouver des bons symboles par mémorisatoin, trouver une oeuvre d'art dans la bonne boite, là aussi par pu hasard, compter le nombre d'agent MAD, finir premier d'une course en évitant les obstacles, tamponner le bon document le plus rapidement possible, s'échanger un bombe avant qu'elle n'explose, il n'y a vraiment rien de palpitant ni même d'intéressant, d'autant que la jouabilité est complèrement déplorable.
Pire que tout, au lieu d'utiliser l'ensemble des personnages de la série à incarner, on se tape des clones de l'inspecteur gadget déguisé selon des époques précises, parce que vous comprenez, ça coûte moins cher de faire des copié-collé. Inutile d'en rajouter davantage, Inspecteur Gadget est une catastrophe et cela fait bien longtemps qu'on n'avait pas joué à un jeu aussi mauvais. On va cependant évoquer 2 points à peu près positifs, la musique sympathique faite par Tanis Chalopain, la fille de Jean Chalopain, le co-créateur du dessin animé et le fait que Microids s'est donné la peine de proposer des voix pour chaque dialogue. Par contre, pour le reste, c'est tout simplement honteux de la part de Smart Tales Games...
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