Mercredi 7 février, Hugo Clément présentait sa nouvelle émission de société, dans laquelle il entend raconter “la France de 2024” et aider des invités à prendre des décisions importantes. Un premier numéro pas vraiment convaincant.
Publié le 08 février 2024 à 17h52
Sa veste de costume sombre est soigneusement boutonnée sur une chemise en jean. Le public souriant applaudit frénétiquement. Le générique de l’émission retentit. Hugo Clément entame alors un rapide tour de plateau rythmé par des regards caméra millimétrés et un exposé que l’on sent maintes fois répété. « C’est la France de 2024 que nous voulons raconter. […] On est prêt, on y va, c’est parti ! »
Ce mercredi 7 février à 22h45 sur France 2, le présentateur du magazine Sur le front, faussement détendu, anime en direct le premier numéro de Nos grandes décisions. Le concept : trois invités sur le point de prendre une résolution déterminante sont confrontés en plateau aux points de vue d’« experts » et des téléspectateurs, et ont vingt secondes de réflexion (attention, pas une de plus !) pour se positionner. Dans ce premier numéro mené tambour battant – « Vous pouvez nous expliquer votre décision en une minute ? » –, Christophe, 77 ans, doit décider de s’inscrire ou non sur un site afin de rencontrer les retraitées de sa région, Ludivine doit trancher entre offrir ou non à son fils de 11 ans un smartphone… et Christelle, infirmière épuisée, doit choisir de quitter ou non l’hôpital public.
Un contre-la-montre superficiel
Difficile, on s’en doutait, de passer d’un sujet à l’autre, de la décision la plus dramatique à la plus anecdotique, en un temps si resserré (trente minutes par témoin) sans créer le malaise. Sur le papier, cette émission de société imaginée par Thierry Ardisson veut s’inscrire dans l’héritage de Jean-Luc Delarue (Ça se discute, Toute une histoire…). « Ado, je regardais ses émissions », confiait volontiers Hugo Clément lors d’une conférence de presse organisée en janvier. Visiblement, le trentenaire a aussi été biberonné aux télécrochets des années 2000 : dans Nos grandes décisions, les discussions de fond – « Gérald Kierzek, conseilleriez-vous à un jeune de devenir médecin aujourd’hui ? » – côtoient maladroitement le divertissement.
Des happenings sous forme de pastilles photo ou vidéo – parmi lesquelles d’improbables encouragements envoyés par Nikos Aliagas à l’infirmière Christelle –, un animateur au taquet, qui ne manque jamais de repérer une séquence potentiellement virale (« Un mot à adresser au président de la République ? », « Ouh là !, ça va finir en top tweet »), un compte à rebours affiché en grand… et la possibilité pour le public d’« aider » le témoin à se décider. Pour enjoindre Christophe à s’inscrire sur un site de rencontre, tapez « un ». Pour l’en dissuader, tapez « deux ».
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Autant de gadgets qui nuisent régulièrement à la profondeur des réflexions. On aurait par exemple aimé que la question de la sexualité chez les seniors soit plus amplement abordée. Au lieu de cela, la séquence relève davantage de l’empilement de poncifs : « Les hommes sur les applis sont des goujats », « Il faut suivre son cœur, Christophe. » Ces débats parfois dignes du repas dominical ont séduit 592 000 téléspectateurs – peu ou prou comme Dans les yeux d’Olivier, magazine habituellement diffusé le mercredi à cet horaire. Pas certain qu’ils aient aidé à faciliter la prise de décision des témoins en plateau, ni qu’ils reflètent « la France de 2024 ». Si vous êtes d’accord, tapez « un »…
p Nos grandes décisions, en replay sur France.tv.
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