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Taxis volants à Paris : la Ville opposée à ce « gadget inutile, polluant et réservé aux ultra-privilégiés » - Le Parisien

Voleront-ils au-dessus de nos têtes ? Le projet de taxis aériens à Paris - aussi appelés eVTOL -, dont les premiers vols sont prévus pour les Jeux olympiques de l’été prochain, bat de l’aile. Au tour de la Ville de Paris d’afficher son opposition à l’utilisation de ces engins électriques, notamment sur la liaison qui relie deux sites de son territoire : l’héliport de Paris-Issy (XVe) et le « vertiport », qui doit prendre place quai d’Austerlitz (XIIIe).

Alors qu’une enquête publique s’est ouverte début novembre, pour permettre aux Parisiens de faire part de leurs remarques sur ces aéronefs d’un nouveau genre, une délibération est portée à ce sujet ce mardi après-midi lors du Conseil de Paris. Les élus vont débattre sur l’aménagement de cette piste de décollage et d’atterrissage, au pied de la Cité de la mode. « Plus largement, dans ce projet de taxis volants, il n’y a rien qui va », condamne Dan Lert, adjoint (EELV) à la mairie de Paris en charge de la transition écologique, du climat et de l’énergie.

Et en cas d’atterrissage forcé ou d’accident ?

« C’est un gadget inutile, polluant et réservé aux ultra-privilégiés », résume l’élu écologiste, évoquant notamment l’impact environnemental « très fort » qui émanerait de la hausse du trafic aérien. « On parle de pollution sonore, d’une biodiversité affectée », « tout ça pour embarquer une seule personne entre le XIIIe et l’héliport de Paris-Issy (XVe), site sur lequel nous sommes en train de limiter la circulation aux vols régaliens. » Le maire (LR) du XVe, Philippe Goujon, avait par ailleurs exprimé son opposition, il y a quelques jours, à la multiplication des vols au-dessus de son arrondissement.

Dans son rapport rendu public le mois dernier, l’autorité environnementale (AE) évoque en effet un projet qui « sera une source de nuisances sonores supplémentaires pour les populations situées à proximité de la Seine et du périphérique, déjà exposées à des nuisances majeures ». L’organisme d’État souligne aussi la consommation énergétique de ces véhicules, jusqu’à 30 fois supérieure à celle d’un métro.

Par cette délibération, la Ville entend donc « dire non à cette expérimentation soutenue par la présidente de région Valérie Pécresse », souligne Dan Lert. Et d’ajouter : « Cela pose aussi des questions de sécurité. Que se passe-t-il en cas d’accident ou d’atterrissage forcé ? Paris est une zone hostile habitée, selon l’aviation civile, c’est-à-dire qu’un atterrissage forcé en sécurité ne peut être accompli. »

Tandis que le nombre de vols a déjà été revu à la baisse, nous précisait la semaine passée Aéroports de Paris, maître d’ouvrage, « nous mobilisons les associations, FNE, Bruitparif, une pétition va être lancée, ajoute Jean-Baptiste Pegeon, conseiller écologiste à la région et administrateur IDF Mobilités. Ce projet est précipité car ils veulent être les premiers à avoir des taxis volants mais cela ne répond ni à un besoin, ni à une nécessité. Ce sont des investissements au détriment de la rénovation de la ligne 13 ou du RER B. »

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