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Harcèlement de rue à Orléans : "on a l'impression d'être uniquement considérée comme de la viande" - France Bleu

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Anna M. a 20 ans, elle est orléanaise et elle aime se promener sur les bords de Loire. Mais souvent la balade tourne court, comme l'autre soir, par exemple : "j'avais envie d'aller dessiner sur les quais de Loire. J'étais seule et en l'espace d'une soirée, trois hommes sont venus m'importuner. J'ai fini par partir, les larmes aux yeux." 

Nombreux témoignages 

Une histoire qui peut sembler anodine pour certains, mais qui use lorsqu'elle se reproduit quotidiennement. Ségolène R., a 29 ans, et pour elle, le harcèlement dans la rue ça peut prendre toutes sortes de formes : "c'est des regards, c'est des gestes, des bruits de bouche parfois. En fait on a l'impression d'être jugée en permanence, d'être considérée uniquement comme un bout de viande." 

Il s'est mis en face de moi, il a baissé son pantalon, m'a montré son sexe et m'a demandé de lui faire une fellation"

Mais au-delà de cette impression très désagréable, c'est surtout la peur de se retrouver dans des situations beaucoup plus dangereuses.   Ségolène se souvient encore de ce matin où elle allait au collège : "j'avais dix ans à peine, j'attendais mon bus à un arrêt, lorsqu'un homme est sorti de nulle part. Il s'est mis en face de moi, il a baissé son pantalon, m'a montré son sexe et m'a demandé de lui faire une fellation. J'étais terrifiée."

Sur les pavés orléanais, au fil des rencontres, les témoignages se multiplient, allant de l'outrage sexiste, jusqu'à l'agression, mais une constante demeure, toutes les femmes interrogées ont une histoire à raconter. 

Une loi contre les outrages sexistes depuis 2018

La loi contre les outrages sexistes peine donc encore à se traduire dans l'espace public. Votée à l'été 2018, deux ans après son entrée en vigueur, les choses ne semblent pas avoir changé dans la rue. Dans le Loiret, entre novembre 2019 et août 2020, seules trois affaires pour outrage sexiste ont été enregistrées dans les fichiers de la police. 

Pour le Directeur Départemental de la Sécurité Publique dans le département du Loiret, Thierry Guiguet-Doron, cela est notamment dû au fait qu'il est difficile de définir les contours de l'outrage sexiste : "peu de femmes viennent dans la commissariat et une fois qu'elles passent le cap et viennent déposer plainte, ce sont souvent d'autres infractions qui sont retenues, telles que les violences physiques ou les insultes." Et d'ajouter : "cette loi a agit comme un coup de projecteur sur le comportement d'un certain nombre d'hommes, mais ne les a pas refrénés." 

Ce lundi, dans un entretien au Parisien, Marlène Schiappa a indiqué qu'elle souhaitait davantage de verbalisations en matière de harcèlement de rue. La ministre déléguée auprès du ministre de l'lntérieur, chargée de la citoyenneté, explique que le gouvernement a donné pour consigne aux préfets de renforcer les sanctions en la matière - depuis début 2019, 1 723 amendes ont été dressées en France, la ministre en souhaite "2 fois plus". L'amende peut aller de 90 euros à 1.500 euros. 




September 10, 2020 at 02:07AM
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