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Sous pression de la rue, le Premier ministre bulgare refuse de démissionner - Les Échos

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Publié le 3 sept. 2020 à 19:05

Pour la première fois depuis le début du mouvement de contestation populaire en Bulgarie il y a presque deux mois, les manifestations ont pris un tour violent en Bulgarie. Les affrontements avec la police ont fait de nombreux blessés mercredi, y compris chez les forces de l'ordre et ont débouché sur des dizaines d'arrestations dans la capitale. Pacifique jusqu'ici, l'opposition au Premier ministre Boïko Borissov, a pris un tour plus radical depuis que ce dernier a décidé de se maintenir au pouvoir.

Alors que la rue ne cesse de réclamer sa démission ainsi que celle du procureur général du pays au nom de l'échec de lutte contre la corruption, le chef du gouvernement, en place quasiment sans interruption depuis plus de dix ans a tenté en début de semaine un stratagème. Il a proposé une réforme de la constitution, à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, mercredi, à Sofia. Et arraché le feu vert d'une majorité d'élus pour lancer les débats. Une démarche qui a été vue par les protestataires comme une manoeuvre dilatoire permettant à Boïko Borissov de se maintenir au pouvoir jusqu'aux prochaines élections législatives prévues au printemps 2021.

La réunion du Parlement a été l'occasion pour l'opposition de dire tout le mal qu'elle pensait de cette initiative. Le parti socialiste (PSB) a estimé que « le gouvernement sème l'insécurité et l'instabilité » tandis que le président de la République, Roumen Radev, soutien affiché des manifestants a déclaré : « Ce qui fait les gens descendre dans les rues, ce n'est pas le manque d'une nouvelle constitution mais bien le manque de morale du gouvernement, l'atteinte à l'autorité de l'Etat et la corruption ».

Pour Slavi Trifonov, leader d'un parti populiste anti-corruption en progression dans les sondages, la nouvelle constitution et la convocation projetée d'une Grande assemblée nationale est une réponse inadaptée à la crise actuelle. « C'est, dit-il, comme jouer aux échecs avec un karatéka : pendant que le joueur bouge les pièces, le karatéka donne des coups de pied dans l'échiquier ».

Nouvelle génération

A l'origine de cette effervescence populaire, selon Jacques Rupnik, directeur de recherche à Sciences-Po (CERI), il y a « l'usure du pouvoir de Boïko Borissov qui, ironie du sort, s'était fait élire maire de Sofia en 2005, au début de sa carrière politique, sur le thème de la lutte anti-corruption, les exigences d'une nouvelle génération de Bulgares, urbaine, éduquée et pro- européenne et en arrière-plan, les difficultés économiques du pays »

Le détonateur des manifestations qui bloquent au gré des jours carrefours et ponts de la capitale et se sont étendues aux principales villes de province, a été l'intrusion dans le palais présidentiel le 9 juillet dernier , puis l'inculpation pour trafic d'influence, de deux conseillers du chef de l'Etat, ennemi jugé de Boïko Borissov. L'opposition a vu derrière cette initiative une provocation du Premier ministre, mise en oeuvre par celui dans lequel elle voit son homme lige, le procureur général, Ivan Gueshev, accusé de rester inactif face aux oligarques qui contrôlent l'économie du pays.




September 04, 2020 at 12:05AM
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